vendredi 20 avril 2012

Les bonbons au nano titanium….


Voilà une nouvelle qui risque de plomber l’ambiance chez les fabricants de confiseries. Selon les chercheurs de l’Université d’Arizona, dont la trouvaille a été publiée dans la revue de la société américaine de chimie, les enfants qui se goinfrent de bonbons, chewing-gums et autres guimauves ne risquent pas seulement d’avoir les dents gâtées à cause du sucre, ils font aussi le plein de dioxyde de titane, un additif classé « cancérigène possible pour l’homme »

Le TiO2 de son petit nom, est un nano-ingrédient (pour mémoire, un nano, c’est un millionième de millimètre) dont les industriels de l’alimentation raffolent parce qu’il permet par exemple aux bonbons d’être particulièrement chatoyants. Prenez les fameux M&M’s. Une fois que vous avez badigeonné de sucre votre cacahuète grillée, il suffit de l’enrober de dioxyde de titane pour être certain que le colorant va briller de tous ses feux, et ne pas baver.

Des nanoparticules, on nous en met un peu partout : pour épaissir le ketchup, blanchir la sauce vinaigrette, éradiquer le grumeau dans les préparations industrielles pour desserts… Le seul souci, c’est qu’on ignore comment elles se comportent dans notre organisme. Les seules études concernent les ouvriers dont les poumons se font dézinguer par les nanoparticules qu’ils inhalent dans les usines.

Il y a deux ans, l’Anses, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire des Aliments, prévenait : « Il n’est pas possible d’évaluer l’exposition du consommateur ni les risques sanitaires liés à l’ingestion de nanoparticules ». Depuis, un groupe de travail d’une quinzaine d’experts phosphore sur les dangers des nano-ingrédients, avec en tête de gondole le dioxyde de titane. Résultat en février 2013.

De son côté, l’Europe, après un an de négociations à couteaux tirés, vient enfin d’adopter une définition officielle du nano-aliment, laquelle fait la part belle aux industriels. Est considéré comme un « nanomatériau » tout produit dont au moins 50 % des particules sont situées entre 1 et 100 nanomètres, ce qui en exclut une palanquée… Surtout, d’ici à 2013, rien ne les oblige à indiquer sur l’étiquette la présence d’un nano-ingrédient.

Et tant pis si c’était une promesse du Grenelle 2. Bref, à moins de savoir, par exemple, que derrière le E171 se cache le dioxyde de titane, on est bonbon…

Le Canard Enchaîné N° 4772 du 11 avril 2012
http://www.altermonde-sans-frontiere.com

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